Nouvelles Syndicales - septembre 2017
L'article suivant a été soumis par la gagnante de la bourse nationale d’étude Diana Gee du SEI. Remarque: En février, l'UTE a publié https://www.ute-sei.org/fr/nouvelles-evenements/nouvelles/pour-defendre-lavenir-de-nos-pensions-de-nos-negociations-et-de. Sa démontre la force que nous avons en se mobilisant ensemble en faisant du lobbying sur des questions importantes telles que l'attaque contre les pensions par le biais du projet de loi C-27.
Un régime de pension a pour but de fournir un revenu de retraite à ses membres afin que ceux-ci, après leur carrière, puissent se reposer et profiter du temps sans se demander s’ils vivront plus longtemps que ne leur permettent leurs économies. Si on compare plusieurs régimes, le meilleur pour ses membres est celui qui correspond le mieux à la raison d’être même d’un régime : la sécurité financière. Étant donné la faible tolérance aux risques à la retraite, la sécurité financière est une réalité uniquement si on peut compter sur des revenus stables et fiables. Les revenus de retraite se composent de prestations gouvernementales, d’économies personnelles et de régimes de retraite des employeurs.
Pour toutes les pensions, l’objectif est que les cotisations payées au régime rapportent des intérêts durant la carrière d’un travailleur et lui procurent un revenu à la retraite. Il y a toujours un risque que les placements ne rapportent pas autant que prévu et entraînent un déficit de financement. C'est dans l’identité de la partie qui assume la perte lorsque les rendements des placements sont faibles que les régimes de pension diffèrent entre eux.
Les régimes de pension à prestations déterminées (RPD) constituent l’une des sortes de régimes de pension d’employeur. Ces régimes promettent un revenu de pension prédéterminé à la retraite sans égard à la quantité d’intérêts que les cotisations ont rapportée. Si les cotisations n’ont pas rapporté assez, l’employeur paie la différence et les revenus du retraité demeurent au même niveau2. Avec un RPD, l’employeur choisit d’assumer le risque des placements, car il comprend que les retraités se fient sur leur revenu de pension pour vivre. Ce principe est logique, car les employeurs ont une plus grande tolérance au risque que les retraités, qui sont parmi les membres de la société les plus vulnérables. Même si l’employeur peut devoir payer davantage dans les années où les placements rapportent peu, il choisit de protéger ses employés, qui ne peuvent souvent pas perdre cette source de revenus.
Malheureusement, beaucoup d’entreprises ont abandonné les RPD en raison de leurs coûts supérieurs; en 1977, plus de 30 % des employés du secteur privé avaient un RPD alors qu’en 2013, ils n’étaient plus que 11 % à en avoir un3. Récemment, un nouveau type de régime de pension est apparu : le régime à prestation cible. Avec le régime à prestation cible, la promesse de prestations déterminées est remplacée par une cible susceptible d’être atteinte ou non, selon les conditions du marché. Si les marchés ne sont pas avantageux et que les cibles sont ratées, les retraités reçoivent moins d’argent, car l’employeur ne paie pas la différence. Cela signifie que la sécurité à la retraite sera pour toujours incertaine, car le niveau de revenu à la retraite n’est pas garanti. Les retraités ne pourront plus compter sur le régime de pension de leur employeur pour avoir une source de revenu stable, car les régimes à prestation cible les forcent à assumer les risques financiers. Pour les membres de régimes à prestation cible, ceux-ci sont moins avantageux que les RPD, car ils offrent un niveau inférieur de sécurité financière. En somme, les régimes à prestation cible permettent à l’employeur d’économiser, et ce, aux dépens des retraités.
Helen Dong, région du Grand Toronto