À quoi sert un syndicat?

À quoi sert un syndicat?

Nouvelles Syndicales - septembre 2024

Je pense que tout le monde a déjà entendu dire : « Je n’ai pas besoin d’un syndicat; son temps est révolu. »

Dans un contexte plus large, il est certain que le mouvement syndical a autrefois eu une incidence plus grande en raison de ses luttes plus importantes, notamment ses luttes contre le travail des enfants dans les mines et à l’appui des semaines de travail plus courtes et des améliorations évidentes en matière de santé et de sécurité. Cependant est-ce cela signifie que le syndicat n’a plus sa raison d’être? Bien sûr que non. Si l'on met de côté les augmentations de salaire et les avantages prévus dans une convention collective, les syndicats ont été à l'avant-garde des améliorations et des protections quotidiennes.

Sans les syndicats, le rapport de pouvoir serait certainement déséquilibré entre les travailleurs et les patrons d’entreprises. Aucune personne raisonnable ne peut justifier le fait de donner tous les pouvoirs aux patrons des entreprises. Nous avons tous entendu les arguments fallacieux sur le maintien des salaires à un niveau bas pour le « bien de l'économie » et le besoin égoïste de « profits plus élevés ». Les personnes antisyndicales voudraient vous faire croire que les employeurs rendent service aux travailleurs en leur donnant du travail et que sans ces brillants PDG, le monde s’effondrerait si les syndicats avaient trop de pouvoir. Il n'a jamais été démontré, sauf dans les médias d'entreprise, que les syndicats ont la meilleure force de frappe sur le ring de boxe de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de la lutte pour les salaires.

Ce sont les syndicats qui ont appuyé la lutte pour la hausse du salaire minimum. Par exemple, des salaires plus élevés pour les employés du secteur des services se traduisent par une assiette fiscale plus importante, une vie meilleure pour leurs enfants, de la nourriture sur la table, un pouvoir d’achat dans la collectivité locale, etc. Cela va à l’encontre de l’argument selon lequel des salaires plus élevés nuisent à l’économie. L’écart entre les riches et les travailleurs n’a jamais été aussi manifeste. Ce n’est pas seulement une question d’équité, c’est simplement bon pour tout le monde. À l’exception de la classe des milliardaires qui héritent de largesses, se promènent en yachts, jouent à Monaco et fixent le prix du pain. Malheur à eux s’il fallait que leurs dividendes et leurs salaires diminuent.

Les médias et une bonne partie de la population mettent les riches sur un piédestal, comme si nous devions les admirer en pensant qu'un jour, peut-être, si nous jouons bien nos cartes, nous pourrons nous aussi rejoindre leurs rangs. Ce n'est tout simplement pas ainsi que le système est conçu, et il en sera ainsi jusqu'à un très improbable retournement de situation. Si nous devions croire que les patrons savent ce qui est le mieux pour nous, nous n’aurions pas droit aux avantages comme les congés parentaux (croyez-le ou non, certains pays plus riches n'en ont toujours pas). Aucune société ne peut garder la tête haute lorsqu'une famille ne peut disposer d'une maison à elle et d'un réfrigérateur rempli de nourriture pour s'assurer que tous les membres de la famille peuvent commencer la journée le ventre plein. Les syndicats se battent pour l’égalité depuis leurs débuts et ils continueront ainsi.

Les syndicats ne se résument pas qu’à une simple convention collective. Pouvez-vous imaginer ce qui serait arrivé aux travailleurs pendant la pandémie sans les avantages que procurent les syndicats? Même les travailleurs essentiels de première ligne dans les épiceries ont reçu une « paie du héros ». Il s’agissait d’une petite augmentation de salaire bien méritée qui leur a été versée pour leur engagement envers leurs entreprises. Bien sûr, selon les patrons bien engraissés, ces employés n’ont été que des héros pendant un temps limité, et ces versements ont pris fin parce qu’ils grugeaient les profits des patrons.

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chariot d'épicerie avec une flèche vers le haut composé de produits alimentaires

Les syndicats influent sur les lois et la politique. Étant donné que nos vies quotidiennes sont régies par des lois, les travailleurs et les familles ont besoin d’un défenseur pour les protéger contre les marées montantes. Les syndicats ont réussi à exercer des pressions pour obtenir des changements qui profitent aux travailleurs, et non aux patrons. Cette bataille sera sans fin, car les gouvernements successifs font autant, sinon plus, l’objet de pressions de la part des sociétés et des organisations antisyndicales, qui sont franchement mieux accueillies que les syndicats par certains gouvernements. La lutte pour l’équilibre que se livrent les syndicats n’est pas seulement utile, elle est aussi absolument nécessaire, surtout à des moments où la vie devient de plus en plus difficile et coûteuse pour des gens comme vous et moi. Les fortunes des Westons, des McCains et des Coutus se porteront bien. Ne vous empêchez pas de dormir pour leurs dividendes. Il est grand temps que le travailleur ait une plus grande part du gâteau. En fait, c’est tout le contraire qui se produit. Il y a une corrélation entre l’avantage croissant des riches et la diminution du taux de syndicalisation. C’est un fait. Même les travailleurs non syndiqués bénéficient de la défense des syndicats, car le secteur privé non syndiqué doit offrir des salaires et des avantages pour être concurrentiel. La lutte contre la syndicalisation dans le milieu de travail n’est pas un passe-temps pour les Amazon et les Starbucks de ce monde. Ceux-ci luttent parce qu’un milieu de travail bien organisé fera la différence entre un paradis insulaire de 17 chambres à coucher et un de 15 chambres à coucher.

Prenez soin les uns des autres, ne cessez jamais de combattre le pouvoir et impliquez-vous.

Adam Jackson
2e vice-président