Nouvelles Syndicales - septembre 2024
Chers consoeurs, confrères et ami(e)s,
Tout d’abord, j’espère que vous avez profité des mois d’été pour prendre un congé bien mérité avec vos être chers. Avec tous les tracas et le stress qui viennent avec le travail, la période estivale représente un moment idéal pour se reposer et recharger ses batteries et pour faire le plein de soleil avant de reprendre le boulot.
Depuis mon dernier message, les choses se sont malheureusement empirées pour plusieurs de nos membres travaillant à l’Agence du revenu du Canada (ARC). En effet, l’employeur a imposé un moratoire sur la conversion administrative des employés nommés pour une période déterminée. Le service effectué par ces employés ne comptera donc pas dans le calcul de la période de trois (3) ans de service cumulatif requise pour la conversion administrative à un statut indéterminé (permanent) et ce jusqu’à ce que le moratoire soit levé. Nous sommes d’avis que ce fut une décision précipitée et prématurée et notre syndicat est en total désaccord avec cette décision. Nous continuerons de faire pression sur l’Agence afin que le moratoire soit levé le plus rapidement possible.
Continuant sur sa lancée, l’ARC a annoncé le 1er mai de façon sournoise et sans consultation aucune avec notre syndicat qu’elle ne renouvellerait pas les contrats de travail de 2 000 de nos membres contractuels qui travaillaient dans ses centres de contact et dont les contrats arrivaient à échéance le 10 mai. Tout un préavis pour ces loyaux employés qui ont aidé l’employeur pendant la pandémie ! Ça démontre clairement un manque de classe et de respect. Je dis de façon sournoise parce que l’Agence a tenté de noyer le poisson en annonçant cette mauvaise nouvelle aux employés touchés la même journée qu’elle a annoncé de façon cavalière et sans consultation que la plupart de ses employés demeurant à son emploi devront désormais se présenter au bureau en personne pour un minimum de trois jours par semaine à compter du 9 septembre 2024. L’ARC a emboîté le pas au Conseil du Trésor sans attendre et sans en discuter avec les deux syndicats représentant la vaste majorité de ses employés.
Et tout ça fut annoncé le 1er mai qui est la Journée internationale des travailleurs. Quelle belle claque en pleine face et un manque hallucinant de respect ! Encore !
De plus, l’employeur a même contemplé l’idée de mettre en suspens son programme de reconnaissance des employés pour les longues années de service et les retraites. Après l’intervention musclée et rapide de notre syndicat, l’employeur a renoncé à cette idée en maintenant le programme et mène présentement des consultations à ce sujet. Nous effectuerons assurément un suivi dans ce dossier.
Étant donné le manque de respect répété de la part de l’employeur envers nos membres et notre syndicat, nous vous avons demandé de boycotter toutes les activités organisées par l’Agence du revenu du Canada en lien avec la Semaine nationale de la fonction publique 2024. J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier tous nos membres qui ont refusé de participer à ces activités afin de démontrer clairement aux dirigeants de l’Agence que vous êtes frustrés et franchement écœurés par leur manque de respect, de considération et de reconnaissance envers vous, ses employés.
De plus, le Conseil exécutif du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt (SEI) a décidé que les représentants de notre syndicat se retireraient de toutes les réunions officielles de consultation patronale-syndicale aux niveaux national, régional et local et de retirer également notre soutien, adhésion et participation à l'Approche syndicale-patronale (ASP) jusqu'à nouvel ordre. L’ASP est en place depuis de nombreuses années et préconise la résolution de conflits de façon informelle au plus bas niveau possible du syndicat et de la gestion. Même si notre syndicat croit profondément en cette approche, il est devenu évident que ce n’est pas le cas du côté de l’employeur, ce qui nous a contraint à la mettre de côté pour le moment.
De toute évidence, le gouvernement fédéral et l’ARC se foutent carrément du bien-être de leurs employés. Avec leur décision de forcer la plupart d’entre vous à venir au bureau en personne au moins trois (3) jours par semaine, ils ont préféré faire plaisir aux lobbys des Chambres de commerce et des gens d’affaires ainsi qu’aux politiciens municipaux et provinciaux.
Au diable les conséquences sur votre qualité de vie et l’équilibre en votre vie professionnelle et votre vie privée et sur votre famille !
Au diable les conséquences sur l’environnement !
C’est une décision purement politique, improvisée et qui ne fait aucun sens. En effet, le gouvernement fédéral a réduit de façon significative le nombre d’édifices qu’il possède ou loue. Il parlait de transformer des édifices fédéraux en logements abordables afin d’aider la population canadienne aux prises avec la grave crise du logement. De plus, le gouvernement dit vouloir prendre des mesures afin de lutter contre la crise climatique. Dans ces circonstances, il ne fait aucun sens de forcer des centaines de milliers d’employés à voyager inutilement au bureau pour « travailler de façon collaborative » même si la majorité des employés d’une équipe ne travaillent pas sur le même étage, dans la même bâtisse, dans la même ville, et dans la même province !!! Mais ce n’est rien. Vous n’aurez qu’à participer à des rencontres virtuelles Microsoft Teams au bureau même si vous pouvez faire la même maudite chose à partir de votre domicile ! C’est ce qu’on appelle la « maison des fous » ! Mais, ce n’est pas grave, le gouvernement veut que vous fassiez « rouler l’économie » de ces chers centres-villes…
Plusieurs d’entre vous êtes furieux et avec raison. Nous comprenons et partageons votre frustration.
L’employeur sait pertinemment qu’une vaste majorité d’entre vous êtes fortement opposés à cette décision. En effet, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) a effectué un sondage et près de 95% des membres du SEI ayant répondu à ce sondage ont indiqué être contre la décision de l’ARC. Nous l’avons dit à l’employeur. Nous avons également joint une pétition lancée par les grands syndicats de la fonction publique fédérale et des dizaines de milliers de fonctionnaires ont répondu à l’appel et remplis la pétition.
Au moment de lire ces lignes, certains d’entre vous aurez déjà été touchés par cette mesure alors que d’autres ne le seront pas encore simplement parce que l’employeur n’a pas assez de place dans ses locaux pour loger tout le monde. Mais ce n’est que partie remise selon l’employeur.
J’ai dit très clairement au commissaire de l’ARC que sa décision ne passait pas et que notre syndicat et vous, nos membres, allions nous battre ensemble pour le faire changer d’avis ou, à tout le moins, pour que l’employeur subisse les conséquences de ses actions envers ses employés. À cet effet, si l’employeur vous impose une Entente de régime de travail (ERT) qui ne vous convient pas, je vous encourage fortement à déposer un grief individuel contre sa décision. Je vous invite à contacter l’un des représentants de votre section locale afin que l’on vous aide dans le dépôt de votre grief. Nous prendrons également d’autres recours collectifs contre la décision de l’ARC.
Au cours des dernières semaines, les grands syndicats de la fonction publique fédérale, dont l’AFPC, ont appelé leurs membres à participer aux Défilés de la fête du Travail et à des activités tenues le 9 septembre à travers tout le pays pour faire entendre votre mécontentement. Le SEI s’est joint à ce mouvement et nous continuerons d’organiser des activités sur les lieux de travail et à d’autres endroits afin d’intensifier la pression sur l’Agence et le gouvernement fédéral. Nous continuerons aussi de dénoncer la décision de l’employeur dans les médias.
Nous avons également dénoncé la décision de laisser partir quelques milliers de nos membres qui travaillaient dans les centres de contact et les impacts négatifs prévisibles à la suite de cette autre mauvaise décision de l’employeur dont une augmentation fulgurante du temps d’attente et le stress additionnel pour ceux et celles qui y travaillent toujours.
Je le répète encore une fois : l’Agence du revenu du Canada dit mettre Les gens d’abord. Mais vous savez tout comme moi que ce n’est pas vrai en ce qui concerne ses propres employés.
L’automne s’annonce chaud. Et je ne fais pas ici référence à la température.
Ensemble, continuons à nous battre afin d’obtenir plus de respect et pour améliorer nos conditions de travail et rendre nos milieux de travail meilleurs.
Je termine en vous remerciant à nouveau pour l’excellent travail que vous effectuez et votre dévouement continu envers la population canadienne.
En toute solidarité,
Marc Brière
Président national