Nouvelles Syndicales - décembre 2022
Récemment, le gouvernement de l’Ontario a adopté le projet de loi 28, Loi traitant des conflits de travail concernant les employés des conseils scolaires représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). La loi priverait ces membres de leurs droits en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Loi sur les droits de la personne et limiterait la compétence de la Commission des relations de travail de l’Ontario, des arbitres et d’autres tribunaux pour ce qui est de mener certaines enquêtes ou de prendre certaines décisions. La convention collective incluse dans le projet de loi 28 plafonnerait les augmentations salariales à 2,5 % par année pour les travailleuses et les travailleurs qui gagnent moins de 43 000 $ par année, et à 1,5 % par année pour les travailleuses et les travailleurs qui gagnent plus de 43 000 $ par année. De plus, ceux qui ont choisi de faire la grève pourraient recevoir une amende de 4 000 $ par jour.
Les membres du SCFP ont dit « NON! » et, en dépit des sanctions juridiques et financières qui pourraient être imposées, ils ont décidé de descendre dans la rue, le 4 novembre, au lendemain de la sanction royale du projet de loi 28. Des rassemblements ont eu lieu partout dans la province, dans les écoles, dans les bureaux des députés provinciaux et à Queen’s Park, où des milliers de personnes ont montré leur appui aux travailleuses et aux travailleurs du SCFP qui risquaient tant pour lancer la manifestation. Le 7 novembre, après avoir assisté à cette manifestation massive de solidarité, le premier ministre Doug Ford a annoncé que le projet de loi 28 serait abrogé.
C’est un exemple ontarien, mais cela pourrait se produire dans n’importe quelle province, dans n’importe quelle unité de négociation. Et si une telle approche se concrétise, cela pourrait ouvrir la porte à l’application de lois semblables ailleurs, même à l’échelle fédérale. C’est pourquoi il est si important pour nous, pour nous tous, d’être vigilants et prêts à défendre tout groupe dont les droits sont menacés.
J’étais sur une ligne de piquetage du SCFP et les gens que j’ai vus, autres que les membres du SCFP et les militants syndicaux, étaient des citoyens ordinaires qui se levaient pour appuyer un groupe dont les droits étaient menacés. Et en raison de l’appui massif, le projet de loi 28 a été abrogé le 14 novembre. Les membres du SCFP étaient à nouveau libres de négocier une convention collective!
Nous devons être sur nos gardes et prêts à nous tenir debout lorsque les droits des autres sont menacés, car un préjudice à l’un est un préjudice à tous. Il est plus facile de renforcer le barrage que de remettre toute l’eau après son effondrement. Alors, lorsque votre syndicat vous demande d’appuyer un autre groupe, souvenez-vous du SCFP et de la lutte qu’il a menée pour protéger ses droits… et les vôtres en même temps.
Melanee Jessup
Comité des communications