Nouvelles Syndicales Avril 2018
J’ai été invitée à participer à une Journée nationale de lobbying au Congrès du travail du Canada (CTC) à Ottawa, le 6 février 2018. Pour ceux qui ne me connaissent pas, disons que je suis déjà allée à Ottawa pour des activités syndicales. Mais cette fois-ci, c’était différent. On m’a demandé d’aller au Parlement m’entretenir avec les dirigeantes et dirigeants de notre pays sur des sujets que je connais, mais dans lesquels je ne suis pas particulièrement versée. J’étais honorée et intimidée par l’idée même; bien sûr, j’ai accepté l’invitation.
Avant d’assister à cet événement, je ne savais pas trop ce qu’était le lobbying ni qui pouvait en faire. Qu’est-ce que le lobbying? Le lobbying est une occasion d’avoir une conversation avec nos dirigeantes et dirigeants, c.-à-d. les député-e-s. Nous faisons du lobbying parce que nous voulons que les élu-e-s comprennent et appuient activement nos objectifs stratégiques.
Le lobbying est une excellente occasion pour nos politiciens de nous connaître – pour les aider à comprendre nos objectifs et leur faire voir que les syndicalistes représentent non seulement les meilleurs intérêts des travailleuses et travailleurs, mais aussi ceux des particuliers, des contribuables, des bénévoles dans nos collectivités, des consommatrices et consommateurs et des électrices et électeurs.
On nous a expliqué qu’il n’est pas nécessaire d’être un lobbyiste professionnel pour convaincre les politiciennes et politiciens et leurs conseillères et conseillers d’appuyer nos groupes. Nous devons être authentiques. Nous les aidons à comprendre nos problèmes. Nous devons leur parler de ce que nous savons et expliquer nos liens avec les personnes et les collectivités que nous représentons – et qu’elles et ils représentent aussi. Le CTC a distribué d’excellents documents qui nous ont appris comment organiser et planifier une rencontre et quoi faire à la réunion avec les député-e-s. Cela m’a vraiment paru facile, et m’a permis d’aborder le lobbying avec beaucoup plus de confiance que lorsqu’on m’avait invitée au départ.
Le CTC m’avait préalablement obtenu des rencontres avec les député-e-s des circonscriptions de ma région. J’ai pu rencontrer les député-e-s conservateurs, Earl Dreeshen de Red Deer et Shannon Stubbs de Lakeland. Je suis sortie de ces rencontres avec le sentiment que nous avions eu des conversations significatives et productives.
On nous a demandé de discuter de quatre sujets, en expliquant par des exemples pourquoi ils nous tiennent à cœur. Nous avons demandé des changements aux lois, afin que les pensionnés soient payés de façon prioritaire plutôt qu’après les créanciers. J’ai parlé avec beaucoup de passion de l’effondrement récent de Sears et de la débâcle des pensions, dont les répercussions ont été catastrophiques dans ma collectivité. Nous avons aussi proposé d’avoir une assurance retraite obligatoire (pourquoi n’y aurait-il pas une assurance sur l’un de nos placements les plus précieux, comme l’assurance habitation).
Nous avons parlé d’équité salariale, et réclamé un salaire égal pour un travail d’égale valeur. Je ne peux pas croire qu’au vingt et unième siècle, je dois encore discuter de cela! Le CTC a proposé l’adoption d’une loi sur l’équité salariale pour corriger la discrimination systémique qui a provoqué une baisse considérable des salaires dans les professions dominées par les femmes.
Nous avons aussi parlé de changements à l’assurance-emploi, pour aider les personnes en situation de précarité d’emploi, en réduisant les heures nécessaires pour être admissibles au programme, et instaurant un régime d’assurance médicaments : un régime universel pour tout le monde. Ces conversations auxquelles j’ai participé non seulement aident mes consœurs et confrères syndiqués, mais encore peuvent intéresser l’ensemble des Canadiennes et Canadiens, d’un océan à l’autre.
À la fin de la journée, nous avons assisté à un cocktail dans la salle de lecture de la Colline du Parlement. J’ai trouvé l’expérience frappante et émouvante, et j’en ai profité pour serrer la main au plus grand nombre possible de député-e-s et de collègues « lobbyistes ». J’ai ainsi établi des liens non seulement avec les élu-e-s, mais encore avec les membres du Congrès du travail du Canada.
L’une des choses les plus précieuses que j’ai tirées de cette expérience est qu’il ne faut pas laisser mes craintes prendre le dessus. J’ai toujours porté le plus grand intérêt aux injustices, et j’ai trouvé là l’occasion de joindre ma voix à celles des autres pour avoir un impact sur notre nation. Je dois remercier un grand nombre de mes consœurs et confrères inspirants, qui m’encouragent à continuer de chercher des occasions de grandir. Pour citer notre ancien président national, Bob Campbell, « Il n’y a rien que vous fassiez qui ne soit pas important. »
Kirsten Strachey
Section locale 30024 – Calgary