Nouvelles Syndicales Avril 2018
Alors que nous entamons une nouvelle période de production des déclarations incroyablement chargée, voire parfois effrénée, nous nous rendons compte une fois de plus de la quantité incroyable de travail que nous abattons pour le compte de la population canadienne en tant qu’employés de l’ARC. À mesure que le travail avance, les employés nouvellement embauchés ne sont pas épargnés, qu’il s’agisse d’anciens employés qui reviennent ou des nombreux nouveaux à l’Agence. Nombre de ces nouveaux employés, voire tous, seront nommés pour une période déterminée, et bien qu’on se dise qu’il n’y pas de différence, il faut admettre que nos membres ne vivent pas la même réalité selon qu’ils sont nommés pour une période déterminée ou pour une période indéterminée. Le stress causé par l’incertitude liée à la précarité de l’emploi peut avoir un effet néfaste sur la santé mentale et le bien-être des membres contraints d’enchaîner les prolongations. Cette incertitude peut considérablement compliquer la prise de grandes décisions comme l’achat d’une maison ou la planification d’un mariage. Si l’on ajoute à cela le stress lié au travail dans un environnement de production où les activités se déroulent à un rythme soutenu, ainsi que les difficultés liées à l’apprentissage de tâches complexes, les répercussions sur la santé mentale ainsi engendrées peuvent être graves.
Il est prouvé que l’insécurité professionnelle découlant de la précarité de l’emploi a de nombreux effets sur la santé. En matière de santé mentale, on l’associe à des symptômes psychosomatiques, à une diminution de l’estime de soi, à une augmentation de l’anxiété et même à des symptômes psychiatriques mineurs. Elle peut donner lieu à une plus grande sensation de fatigue au travail, contribuer de façon significative à l’augmentation du niveau d’insatisfaction professionnelle et même avoir une incidence sur le niveau d’engagement organisationnel. Souvent, les employés qui ont un emploi précaire sont contraints de passer de contrat en contrat en se demandant s’ils seront en mesure de respecter leurs engagements financiers en cas de non-renouvellement. Cela génère sur le milieu de travail une dynamique qui dresse les collègues les uns contre les autres, alors qu’ils cherchent à obtenir des postes qui se font de plus en plus rares. Ce type de milieu de travail et le stress qui y est associé créeront invariablement un environnement et une culture à tous le moins toxiques.
Alors que l’Agence se targue de son approche de la santé mentale et du bien-être de ses employés, la nécessité de tenir l’employeur responsable de ses engagements envers tous nos membres devient dès lors plus criante. L’ARC a défini une vision, des piliers stratégiques ainsi que treize facteurs en milieu de travail qui ont une incidence sur la santé psychologique des employés au sein de notre organisation. Cela comprend notamment : la culture organisationnelle; la croissance et le perfectionnement; les besoins psychologiques; le soutien, la reconnaissance et les récompenses; un leadership et des attentes clairs et équilibrés; l’implication et l’influence; la protection psychologique; la civilité et le respect, et la gestion de la charge de travail. Le renouvellement des services et les changements qui y sont associés ont rendu d’autant plus nécessaire un engagement concret de la part de l’employeur pour soutenir la santé mentale en milieu de travail. Bien que le SEI appuie sans réserve toute politique ou initiative visant à protéger et à favoriser la santé mentale de nos membres, nous continuerons de nous tenir en première ligne pour veiller à ce que l’Agence respecte ses engagements. Notre vision de la collaboration avec l’employeur en ce qui concerne la sécurité et le bien-être de nos membres ne changera pas. Nous sommes déterminés à appuyer nos membres et à veiller à ce que leur sécurité et leur santé, y compris leur santé mentale, restent une priorité pour l’ARC.
Les demandes toujours croissantes de nos membres exigent une approche moderne, proactive et globale du soutien en santé mentale de la part de l’employeur. Le Syndicat des employé-e-s de l’Impôt s’engage à continuer de lutter pour s’assurer que nos membres ont accès à un soutien en santé mentale inclusif et de grande qualité en milieu de travail; et à veiller à ce que l’employeur traduise ses paroles en actes.
Nate Angus-Jackman
Comité des communications