Consoeurs, confrères et ami(e)s,
Hier, le gouvernement fédéral a annoncé de façon cavalière et sans aucune consultation auprès des syndicats, que les fonctionnaires fédéraux seront désormais requis de se présenter au bureau pour un minimum de trois jours par semaine, et ce à compter du 9 septembre 2024.
L’Agence du revenu du Canada (ARC), pourtant un employeur distinct, a choisi d’emboîter immédiatement le pas au Conseil du Trésor sans même attendre de consulter les deux syndicats représentant la vaste majorité de ses employés. L’employeur s’est contenté de nous aviser à la dernière minute hier après-midi juste avant d’en faire l’annonce aux employés en fin de journée. Il est extrêmement décevant et insultant de voir l’ARC se contenter de suivre aveuglément le Conseil du Trésor lorsque vient le temps d’apporter des changements à ses politiques alors que la Loi sur l’Agence du revenu du Canada lui permet expressément d’établir elle-même ses propres politiques.
Le choix de la date de l’annonce est très révélateur du manque total de respect et de considération de ce gouvernement et de l’ARC envers les travailleurs et les travailleuses. En effet, le 1er mai est la Journée internationale des travailleurs. Quelle claque en pleine face! Cependant, en y pensant bien, ce n’est pas si surprenant. L’ARC a démontré depuis un bon moment déjà qu’elle ne respecte pas ses employés, en particulier les membres de notre syndicat.
Le gouvernement fédéral et l’ARC ne se soucient pas du bien-être de leurs employés. Ils se soucient plus de faire plaisir aux politiciens municipaux et provinciaux ainsi qu’aux lobbys des Chambres de commerce et des gens d’affaires. Ils n’en n’ont que faire que cette décision ait un impact négatif sur la qualité de vie et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée de nos membres et de leur famille. Au diable les conséquences sur l’environnement et la crise climatique!
Nos membres sont furieux et avec raison.
L’an passé, en vertu d’une Lettre d’entente conclue lors de la dernière ronde de négociations entre le Syndicat des employé-e-s de l’Impôt (SEI)/Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et l’ARC, l’employeur devait consulter notre syndicat afin de mettre à jour la Directive sur les régimes de travail virtuel, devenue désuète, ainsi que sa politique de Déploiement de la présence sur place à l’ARC. À aucun moment durant les discussions tenues au Comité de consultation conjoint patronal-syndical sur ces enjeux, il n’a été question d’augmenter le taux de présence au bureau. De plus, l’entente prévoyait que si des changements étaient apportés aux arrangements de travail virtuels et hybrides, l’employeur se devait de nous en faire part et de nous consulter à ce sujet.
Cette décision mal avisée et précipitée sans avoir pris la peine de consulter les syndicats et les employés est complètement inacceptable. Cela démontre un manque de respect et même un certain mépris.
Beaucoup de nos membres nous répètent sans cesse qu’une fois arrivé sur les lieux de travail, ils passent leurs journées devant un écran en visioconférence avec leurs collègues d’un bout à l’autre du pays, tout comme ils le font lorsqu’ils travaillent de la maison. Pourquoi alors les forcer à se rendre sur place? C’est totalement ridicule et ça ne fait aucun sens.
Par ailleurs, nous sommes en droit de se demander comment l’employeur fera pour faire rentrer tout le monde à l’intérieur de ses bureaux de façon sécuritaire et convenable alors que le gouvernement fédéral se départit de plusieurs édifices et qu’il a annoncé dans son dernier budget qu’il continuera à vendre des édifices gouvernementaux.
Cette décision soudaine a brisé le lien de confiance entre les membres du SEI et l’employeur. De plus, l’employeur a agi de mauvaise foi lors des dernières négociations et notre syndicat a bien l’intention de demander à l’AFPC de déposer une plainte de pratique de travail déloyale contre l’ARC.
Notre syndicat travaillera de concert avec nos collègues du groupe VFS de l’Institut professionnelle de la fonction publique du Canada (IPFPC) travaillant aussi à l’ARC et avec l’AFPC et ses autre Éléments. Ensemble, nous prendrons des mesures afin de contester et dénoncer cette décision inacceptable et irrespectueuse.
Je tiens à vous assurer que votre syndicat, le Syndicat des employé-e-s de l’Impôt ne restera pas les bras croisés devant cet affront.
Comme vous le savez probablement, notre syndicat a déjà demandé à ses membres de boycotter toute activité en lien avec la Semaine nationale de la fonction publique (SNFP) qui sera tenue en juin prochain. Cet autre manque de respect envers notre syndicat et envers vous, nos membres, ne passe tout simplement pas. Pour ceux et celles d’entre vous qui comptiez tout de même participer aux activités de la SNFP, voici une raison supplémentaire de ne pas le faire et nous vous demandons de joindre ce mouvement de boycott.
L’Agence du revenu du Canada se targue de mettre Les gens d’abord. Nous croyons plutôt que l’Agence a choisi, tout comme le Conseil du Trésor et le gouvernement actuel, de mettre les provinces, les maires des grandes villes, les Chambres de commerce et les gens d’affaires à travers le pays d’abord et surtout avant le bien-être et la qualité de vie de ses propres employés.
Nous avons l’intention d’entreprendre des actions concrètes afin de dénoncer publiquement cette décision et nous vous tiendrons au courant de tout nouveau développement ou initiative dans ce dossier au cours des prochains jours et semaines à venir.
Notre syndicat apprécie grandement et est fier de l’excellent travail que vous effectuez à tous les jours au service de la population canadienne. Merci.
En toute solidarité,
Marc Brière
Président national
Syndicat des employé-e-s de l’Impôt