Lettre du Président national du SEI au Commissaire Treusch

Commissaire Treusch,

Je n’aurais jamais pensé écrire une lettre comme celle‑ci, mais les mesures prises par l’ARC et les événements survenus la semaine dernière dans la médiation m’y obligent. Votre courriel récent à tous les employés de l’ARC, qui vise d’autres unités de négociation et des employés exclus, et dans lequel vous présentez votre offre finale, est une insulte au processus de négociation.

La relation avec le SEI n’a jamais été aussi mauvaise. Nous avons travaillé très fort depuis 15 ans pour créer une atmosphère de respect et de collaboration. Tout cela a été complètement anéanti au cours de la dernière année. Le manque de respect démontré au cours de cette ronde de négociation illustre bien l’absence d’appréciation de l’apport des employés chez cet employeur. Bien sûr, la direction a publié de belles paroles, des pensées positives, mais cela ne s’est traduit par aucune forme de négociation véritable. Les mesures que vous avez prises la semaine dernière pour transgresser le protocole normal et présenter votre offre aux employées de l’ARC a certainement détruit toute confiance et toute coopération avec le SEI. Nous allons nous opposer, nous allons publier notre information et parler à nos membres. Puisque vous avez indiqué clairement que vous ne souhaitez plus travailler en collaboration avec le syndicat, la présente lettre vise à vous informer que le Syndicat des employé-e-s de l’impôt ne participera plus et ne s’engagera plus dans des consultations ou des comités conjoints avec l’ARC, sauf là où le Code canadien du travail nous y oblige, en ce qui concerne la santé et la sécurité au travail.

Nous nous retirerons de tous les comités conjoints nationaux, régionaux et locaux et de toutes consultations à ces trois paliers. À partir de maintenant, nous traiterons toutes les questions en fonction des processus juridiques et formels auxquels nous pouvons avoir recours, c’est-à-dire des griefs concernant les politiques, les directives et toute autre disposition émise par l'employeur. Nous aurons désormais une relation fondée sur la convention collective que vous êtes déterminés à miner et à affaiblir.

Nous avons travaillé fort pour établir notre relation, et il est très décourageant de voir la direction faire fi de cette relation et mettre en péril tous ces efforts. Je sais que si vous daignez répondre à cette lettre, ce sera comme toutes les autres platitudes de la direction, qui ne veulent rien dire. Par exemple, dans votre courriel de vendredi, vous dites que vous vous êtes présentés à la table pour montrer votre volonté de négocier. Vous devriez peut-être informer également les employés de l’ARC du temps réel que votre équipe passe à la table avec nous. J’étais là la semaine dernière et, au total, votre équipe a rencontré la nôtre moins d’une demi-heure en deux jours, pour nous dire simplement qu’elle ne voulait apporter aucun changement à sa dernière offre.

Comme toujours, nous sommes disposés à retourner à la table pour négocier.


Robert Campbell
Président national, SEI