Comme vous le savez probablement, la dernière ronde de médiation a échoué. Pendant toute la ronde de négociation, l’ARC n’a pas fait d’effort de négociation réel. Elle arrivait toujours à la table de négociation avec l’intention de ne pas s’écarter du mandat que lui a confié le Conseil du Trésor. Il n’y a pas eu de réelle négociation en ce qui concerne les questions financières qui nous touchent. La direction croit que le syndicat n’exprime pas le point de vue de ses membres et que vous seriez prêts à accepter n’importe quelle offre qu’elle propose. Elle suit assurément le raisonnement du Conseil du Trésor qui consiste à prolonger excessivement les négociations en espérant que ses employés seront disposés à se contenter de moins.
Je crois qu’il est temps pour les membres du SEI de s’unir et de dire à la direction, au Conseil du Trésor et au gouvernement en place qu’ils méritent d’être traités avec respect et appréciés pour tout ce qu’ils font pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous avons été démonisés par la presse, par notre employeur et par les groupes de réflexion de la droite. On ne nous remercie jamais et on n’apprécie jamais tout le travail que nous faisons (sauf une fois par année lorsque l’on nous invite à manger du gâteau et des hot dogs que nous payons, tandis que Tony Clement saute généralement sur l’occasion pour dire que la fonction publique est démesurée et coûteuse). Nous sommes les boucs émissaires.
On vous demande continuellement de faire plus avec moins : moins de formation avec moins de ressources, moins de collègues, une surveillance constante et des normes de rendement ainsi que des connaissances requises qui ne cessent de s’ajouter. Pourtant, malgré tout cela, on voudrait vous faire croire que vous ne méritez pas de négociations justes visant une légère amélioration de vos avantages sociaux et de votre salaire. L’employeur vous dit que vous devez accepter ce que les autres groupes ont accepté. Il ne vous dira même pas quelle est l’offre pour la troisième année, car il doit attendre de voir ce que fera le Conseil du Trésor.
Pourquoi devrions-nous renoncer à nos avantages sociaux actuels sous prétexte que tout le monde y a renoncé? Votre indemnité de départ équivaut à 2 % par année et ils voudraient que vous y renonciez en échange de leur offre de 0,075 %. Un gain à court terme pour une perte à long terme. N’oubliez pas qu’accepter une mauvaise offre maintenant nous amènera encore une fois en négociation, où ils auront une occasion supplémentaire de s’attaquer à nos autres avantages sociaux, comme les congés de maladie.
J’estime que vous méritez d’être traités de façon équitable, aujourd’hui comme demain. Nous sommes ceux qui travaillent pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous travaillons honnêtement et nous sommes fiers de notre travail. Nous méritons d’être respectés et rémunérés convenablement. Nous avons le devoir de défendre nos avantages sociaux durement acquis par nos anciens collègues, tout en protégeant les futures générations de fonctionnaires. Rien ne nous a jamais été tout simplement donné, et les décisions que nous prenons aujourd’hui auront des répercussions sur nos enfants et nos petits-enfants.
Tenons-nous debout et disons à la direction de revenir à la table avec l’intention de négocier convenablement et équitablement. Nous méritons mieux.

Robert Campbell
Président national, SEI