Lettre au rédacteur en chef - Un « nouveau départ » pour la fonction publique

Par courriel : letters@ottawacitizen.com

Le 29 mai 2013

Monsieur Gerry Nott
Éditeur et rédacteur en chef
Ottawa Citizen
1401, chemin Baxter
Ottawa ON

Monsieur,

OBJET : Un « nouveau départ » pour la fonction publique, par Kathryn May, Ottawa Citizen, 29 mai 2013

« Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, a confié à des hauts dirigeants fédéraux qu’il « trace une ligne dans le sable » avec de nouvelles ententes obligatoires de rendement pour tous les employés, afin d’aider à se débarrasser de ceux dont le travail n’est pas à la hauteur ». Il est disgracieux qu’un employeur fasse pareille déclaration, qui témoigne de son manque total de respect pour ses travailleuses et travailleurs. Les attaques du gouvernement conservateur contre ses propres employés sont sans précédent, méchants et continus. L’écrasante majorité des fonctionnaires travaillent bien, et ont un rendement supérieur à ce pour quoi ils sont rémunérés. Ils sont fiers de leur travail et, malgré la diminution de leur effectif, ils haussent leur travail d’un cran et font plus avec moins.

Je suis un employé de l’Agence du revenu du Canada (ARC) depuis plus de 35 ans et me suis toujours acquitté de mes tâches avec fierté et dévouement. Les examens obligatoires de rendement et les attentes en matière de rendement sont en place depuis le premier jour où j’ai commencé à travailler. Les employés ayant des problèmes de rendement, dont parle M. Clement, ont toujours été gérés par cet employeur. Dans mon esprit, ce n’est là qu’une autre attaque contre les fonctionnaires, une attaque qui vise à détourner l’attention du piètre rendement du gouvernement. Plutôt que de mettre efficacement l’accent sur le scandale du Sénat, le scandale des appels téléphoniques frauduleux, les fonds qui ont été gaspillés dans des circonscriptions conservatrices comme celle de M. Clement pour le Sommet du G7, et d’autres questions du genre, M. Clement cherche à dépeindre la fonction publique comme trop grassement payée et pas assez occupée, dans l’espoir de faire oublier le piètre rendement de son gouvernement.

J’ai bon espoir que les Canadiennes et les Canadiens comprennent que les fonctionnaires sont l’épine dorsale de notre pays. Ils accomplissent un travail essentiel pour le public canadien, qui, dans la plupart des cas, l’apprécie. La plupart des Canadiennes et Canadiens connaissent des gens qui travaillent pour le gouvernement et sont bien au fait de leur solide éthique de travail et de leur grand professionnalisme. La majorité des fonctionnaires travaillent plus d’heures que celles pour lesquelles ils sont payés et ils se sont investis davantage pour faire plus avec moins, et avec moins de monde, afin de continuer d’assurer des services essentiels au public. Et pourtant, le gouvernement en place préfère passer à l’attaque et annoncer qu’il « trace une ligne dans le sable » afin d’aider à se débarrasser de ceux dont le travail n’est pas à la hauteur. Imaginez tout l’argent que ce gouvernement dépensera au Conseil du Trésor pour instituer pareil modèle négatif et agressif de la gestion du rendement!

La meilleure façon d’améliorer la gestion et d’augmenter la productivité, c’est d’exclure le Conseil du Trésor de tout rôle de gestion dans les ministères et les agences. Les gains qui ont été réalisés à l’ARC lorsqu’elle est devenue une agence distincte sont nombreux et profonds. Sans l’ingérence du Conseil du Trésor, nous avons développé une excellente relation syndicale-patronale; nous avons négocié deux conventions collectives avant l’expiration des précédentes; nous sommes devenus plus efficients que tout autre ministère ou agence. Et voilà que le gouvernement conservateur fait adopter le projet de loi C‑45 et remet le contrôle de la négociation de l’ARC au Conseil du Trésor. Nous avons commencé à négocier une nouvelle convention collective en juillet dernier, et nous sommes encore très loin d’avoir terminé, à cause uniquement de l’ingérence du Conseil du Trésor.

Ce gouvernement a oublié qu’il est là pour les personnes. Il doit mettre fin à ses attaques contre les fonctionnaires et les Canadiennes et Canadiens dévoués qui travaillent si fort et si fièrement pour le public canadien. N’est‑ce pas là un autre excellent exemple d’intimidation monumentale de la part de ce gouvernement?

M. Clement devrait peut-être consacrer ses efforts à tenter d’influencer M. Harper et le convaincre d’instituer un système de gestion du rendement pour les élus du gouvernement. Mais, bien sûr, si ce genre de système existait, M. Clement pourrait lui-même se trouver au nombre de ceux dont le rendement laisse à désirer. J’ESPÈRE SINCÈREMENT QUE LES CANADIENNES ET LES CANADIENS EN ONT ASSEZ.

signature de Robert Campbell

Robert Campbell
Président national du SEI
National President UTE
613 235 6704  (bureau)
613 868 5947  (cellulaire)

www.ute-sei.org