Élections

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Nouvelles Syndicales septembre 2019

C’est l’été au Canada. Avec ses journées de canicule, ses foires extérieures, ses expositions et ses douces soirées autour du feu de camp. Le fumet de la viande grillée sur le barbecue se mélange au tintement des boissons froides sortant de la glacière. C’est la plus belle période de l’année dans le plus beau pays au monde. À mesure que les journées d’été se font plus courtes et que la brise du soir se fait plus fraîche, nos pensées se tournent vers l’automne qui vient et les changements que cette nouvelle saison apportera. Cet automne sera le théâtre des prochaines élections fédérales et l’occasion pour nous d’exercer notre droit libre et démocratique de choisir la personne qui nous dirigera au cours des quatre prochaines années. En tant que fonctionnaires fédéraux, nous sommes particulièrement touchés par les élections à venir et les changements qu’elles pourraient ou non entraîner. Nous avons décidé de souligner certaines des politiques, des positions et des actions passées des différents partis politiques de notre pays, dans l’espoir que nous serons tous en meilleure position de prendre une décision éclairée en octobre prochain.

Parti conservateur du Canada

Nombreux sont ceux qui croient, avec raison, que les mesures et les politiques d’un gouvernement fédéral conservateur refléteraient à bien des égards celles des conservateurs de l’Ontario. Si cela s’avérait, voici quelques éléments dont nous, les travailleurs, devrions tous être conscients.

À la fin de 2018, les conservateurs de l’Ontario ont adopté des mesures législatives draconiennes visant à annuler bon nombre des changements apportés par le gouvernement libéral précédent. Ces changements comprenaient un gel du salaire minimum dans la province ainsi qu’une réduction du nombre de jours de congé personnel payé pour les travailleurs. C’était là pour les travailleurs de la province une autre occasion de choisir entre leur bien-être psychologique et physique et leur capacité de payer les factures. « Ce sera bon pour les employeurs… », a dit à l’époque le leader du Parti conservateur à la Chambre, Todd Smith. Ces changements ont été bien accueillis par une bonne tranche des acteurs du milieu des affaires, mais il est clair qu’ils auront des répercussions négatives sur la vie des travailleurs. Sur la scène fédérale, le gouvernement Harper a lancé contre le mouvement syndical l’une des attaques les plus soutenues et les plus virulentes de l’histoire de notre pays. Les mesures législatives prévues entre autres par les projets de loi C-60, C-4, C-525 et C-377 visaient tout, à partir des moyens de pression pouvant être exercés par les travailleurs jusqu’à la capacité d’accréditation des syndicats. Rien, absolument rien, ne devrait faire croire à qui que ce soit qu'un nouveau gouvernement conservateur dirigé par Andrew Scheer agirait différemment.

Parti libéral du Canada

Le Parti libéral a pris le pouvoir en grande pompe à l’automne 2015, promettant une nouvelle façon de faire les choses et des jours ensoleillés. Même si la réalité est davantage apparue comme un mélange de soleil et de nuages (avec parfois plus de nuages qu’autre chose), il reste que le monde syndical a changé pour le mieux au pays. L’adoption du projet de loi C-4 en 2017 a marqué l’abrogation d’une bonne partie des lois antisyndicales du gouvernement Harper, y compris les projets de loi C-377 et C-525. Bien que le « rétablissement » tant attendu des relations entre les organisations syndicales du Canada et le gouvernement fédéral soit loin d’être exhaustif, le ton de nos échanges et les fondements de nos relations sont nettement différents de ceux des années Harper. Cela dit, l’impasse actuelle des négociations et l’incapacité du gouvernement de gérer correctement le fiasco du système de paye Phénix implanté par l’ancien gouvernement nous rappellent sans l’ombre d’un doute que le gouvernement actuel a encore beaucoup à faire pour tenir sa promesse selon laquelle « Le gouvernement du Canada représente un partenaire solide pour le mouvement syndical ».

Le Nouveau Parti démocratique du Canada

Le Nouveau Parti démocratique du Canada, allié traditionnel et naturel du mouvement syndical dans ce pays, a, tout au long de son histoire, fait valoir et défendu les droits des travailleurs au Canada. Unique parti à avoir publié à ce jour son programme électoral, nous sommes en mesure de mieux comprendre les engagements qu’il a pris :

Les néo-démocrates croient que le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour améliorer les conditions de travail, le rendre plus équitable et plus stable pour tout le monde. Nous croyons que l’adhésion à un syndicat est le meilleur moyen d’accéder à la classe moyenne et cela améliore la situation des travailleuses et travailleurs, ainsi que de toute notre économie.

Les néo-démocrates s’assureront que les travailleuses et travailleurs et les employeurs puissent travailler ensemble pour améliorer la santé et la sécurité au travail, pour éliminer les conditions de travail dangereuses et pour assurer la protection des dénonciatrices et dénonciateurs. Nous croyons qu’il est temps de mettre à jour le Code canadien du travail afin d’améliorer les dispositifs de protection des travailleuses et travailleurs et d’interdire pour de bon le recours à des travailleuses et travailleurs de remplacement lors de conflits de travail.

Parti vert du Canada

Au palier fédéral, le Parti vert s’est engagé à augmenter le droit aux vacances rémunérées et à appuyer les politiques provinciales exigeant une diminution des heures de travail. De plus, comme on peut le lire sur le site Web du parti :

« À partir de l’observation de nombreuses décennies, le Parti vert croit qu’une société ayant une force ouvrière forte est saine, comprend moins de disparité de revenus et possède une classe moyenne plus forte. Le Parti vert croit que les travailleuses et les travailleurs ont le droit d’organiser des négociations collectives et de participer au processus de la libre négociation collective. Les droits du travail sont des droits de la personne. Nous croyons en la parité salariale pour les femmes, à l’égalité de traitement pour les travailleuses et les travailleurs syndiqués et non syndiqués, et au droit de chaque travailleuse et de chaque travailleur à un juste salaire, à un milieu de travail sain et sécuritaire et à un horaire de travail compatible avec une bonne qualité de vie. »

Le Parti populaire du Canada

Est-ce même un vrai parti politique?

À l’approche des prochaines élections fédérales, nous avons l’occasion de façonner l’orientation que notre gouvernement donnera à notre pays. Qu’il s’agisse de nos priorités internationales, de nos politiques nationales ou des lois qui régissent les milieux de travail où nous allons chercher notre gagne-pain. Nous nous trouvons dans une position unique. Nous sommes chargés d’élire non seulement notre gouvernement, mais aussi notre employeur, et nos votes façonneront en profondeur notre relation avec l’Agence du revenu du Canada. Alors que nous examinons les divers facteurs qui détermineront en fin de compte le parti dont nous appuierons les politiques et la philosophie, il est extrêmement important de garder à l’esprit les répercussions profondes que nos décisions auront sur nos milieux de travail et, en fin de compte, sur nos vies.

Joseph de Maistre a déjà écrit que « Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite ». En octobre, le temps sera venu pour nous de décider, en tant que Canadiens, de quel type de gouvernement nous voulons.

Nate Angus-Jackman
Comité des communications